Un slot pour les championnats du monde d’Aquathlon pour Soazic

08/07/2017 – Championnats de France d’aquahlon à Montceau les Mines

Je n’avais dit à personne que j’y allais. C’est Seb Jouffret qui m’a proposée de m’inscrire, suite à mes bons résultats sur les aquathlons que j’avais fait précédemment. Mais je stresse quand-même. C’est la première fois que je participe à des championnats de France. Et mon Coach me fait confiance. Donc je m’inscris.

Comme je ne maîtrise pas ce qui va se passer, et que je n’ai pas forcément confiance en mes capacités sur cette course, je n’en parle à personne. Dans les cas comme ça, je n’aime pas parler de mes objectifs sportifs tant qu’ils ne sont pas réalisés. C’est comme ça et j’aimerais qu’on le respecte. Parler d’un objectif, c’est le faire mourir un petit peu. Ça me rajoute de la pression.

Du coup, je me retrouve à y aller toute seule (mais c’est pas grave).

Vendredi 07 :

Bref. La veille de course arrive et je me retrouve à l’hôtel à Montchanin à 15’ du lieu de la course. Il y a déjà pleins de triathlètes, jeunes pour la plupart. Ah oui, dans les catégories Masters et Séniores, il n’y a pas de phases qualificatives. Tout licencié peut s’inscrire, mais ça n’attire pas les foules. Chez les jeunes, il y a des qualifications, et ils sont nombreux.

Je vais chercher mon dossard. Le bonnet est très beau. Le tee shirt trop grand (dommage il est beau aussi). Autour de l’étang, qui se trouve en ville, les jeunes sont tous à fond à s’entrainer. Dommage il me manque mes lunettes qui sont à l’hôtel, sinon j’aurais pu m’entraîner moi aussi. Bref. Briefing, exposé de course. Important puisque les parcours ont changé par rapport à l’exposé sur internet.

Je fais le tour du parc à chaussure, prends mes repères pour demain. L’eau est déjà à 26°C, donc à priori ça sera nat sans combi. Pas grave.

Le soir à l’hôtel, je dis à Seb que je suis parfois un peu bête de suivre ce qu’il me dit de faire. Je stresse. J’ai regardé les résultats de l’année dernière. En course à pied je peux faire quelque chose de correct, mais en natation, j’ai peur de sortir dernière de l’eau. Je me prépare à être dans la fin du classement.

Samedi 08 :

Le départ est à 8h30. 7h45, les chaussures dans le parc. L’eau est à 27°C !!!!! Encore plus chaude que la veille au soir ! 8h, échauffement dans l’eau. Je fais connaissance avec d’autres concurrents. 8h15 : rassemblement dans les sas de départ. On part hommes et femmes ensembles. Ce qui est moins cool, c’est que dans les sas et sur la ligne de départ, les hommes sont placés derrières les femmes. C’est pas bon ça.

Road Game (Kavinsky il a eu un coup de génie avec cette chanson sérieux !), BOUM BOUM …BOUM BOUM … PAN !!!!! Gnnnniiiiaaaaahhhh WLOOOOOFFF et Soazic au fond de l’eau direct !!! Au bout de quelques mouvements de bras je me retrouve envoyée au fond direct. Les hommes nous nagent dessus, et je n’arrive pas à reprendre mon souffle. La lessiveuse ne dure pas longtemps, mais elle fait mal. Je me prendrais une baigne aussi. Je n’arriverais jamais à reprendre mon souffle et impossible de nager en 3 temps. Heureusement les bouées se voient bien. Pour rejoindre l’arrivée c’est soleil dans les yeux mais ça va on distingue bien l’arche de sortie de l’eau.

Je sors de l’eau avec la tête complètement retournée !!!! Parc à chaussures. Ouf ! Il reste encore des paires de chaussures ! Je ne suis pas la dernière ! Et c’est partie pour la course à pied. 5 km, 2 tours de lac et une épingle à cheveux. Si tout va bien, je le fais en 21’. Mais le moteur ne se met pas en route. J’ai l’impression de courir endormie. Je n’ai aucune idée de ma vitesse. Je double quand même 4 filles. Mais je n’ai pas d’énergie, je n’avance pas. La douleur aux abdos n’est pas loin. Et elle sera bien présente sur les 500 derniers mètres. J’arrive sur l’arche de d’arrivée, et je vois le chrono 44’ !

Bon, allons au ravito et attendons. Je reste dans le coin. Très vite ils annoncent les podiums. Et ils annoncent au micro les personnes qui seront sur les podiums. Et J’ENTENDS MON NOM !!!!! Sérieux je fais un podium !!!!! « Oui, vous faites un podium ? Mettez vous là ! » On m’indique ma place. Chaque concurrent qui reçoit une récompense doit s’assoir sur les chaises disposées autour du podium, hommes et femmes séparées. Rangés par ordre d’arrivée et par catégorie. C’est très codifié, et je trouve ça super. C’est la plus belle cérémonie protocolaire auquel je participe.

D’abord les scratchs. Ensuite les catégories. Je suis 2e séniore 3 (sur 2, bein les absentes ont eu tort de pas venir). Je suis sur le podium. On nous remet une médaille avec notre catégorie. La 1ere a droit à un beau maillot tricolore. Et on nous remet un petit papier : « tenez un slot pour les championnats du monde ! »

Wouaouh ! Je n’en reviens toujours pas. Au final ce n’était pas une si mauvaise idée de venir faire les championnats de France. Je viens en pensant finir dans les derniers, et je repars avec ma qualification pour les Championnats du Monde et d’Europe 2018.

Après ça je resterais la journée à regarder les courses des jeunes. Ils sont tous très forts. Ça promet de belles choses pour le triathlon français par la suite.

Je suis allée voir mon classement ensuite.

En nat je suis sortie de l’eau en 20’12’’ pour faire les 1km, ensuite, la cap je met 24’29’’ alors que je suis capable de faire 21’ au 5km normalement. Avec la transition, ça donne un chrono total de 45’35’’ ce qui est très décevant pour moi.

Au classement, je suis 93 sur 111 séniors/masters H/F, et 25e sur 36 en féminines. Bon ça va c’est pas la catastrophe, et c’était donc suffisant pour le podium.

L’organisation de la journée était parfaite. Je tire mon chapeau au club de Montceau-Les-Mines triathlon. De plus, ils ont des super installations sportives. Le lac en ville (bon l’eau est marron et dégueulasse), avec au bord un centre nautique, un grand stade avec une piste en tartan, un vélodrome, des gymnases. Et une campagne environnante parfois vallonnée, parfois plate.

J’ai adoré. Je le refais l’année prochaine. Mais pas seule cette fois ci. Il serait intéressant je pense de qualifier des jeunes. Et les adultes peuvent s’inscrire sans qualification. Et c’est une bonne expérience à prendre.

En conclusion … Merci Seb de croire en moi depuis le début. J’irai à Tartu en Estonie. J’ai un an pour m’entraîner et peaufiner les détails pour être en forme le jour J.

Soazic