Challenge Roth

Le 17 juillet avait lieu le Challenge Roth en Allemagne. 4 trinougators se sont lancés dans l’aventure. Alexis Sicard voulait confirmer son sub 10 de Barcelone en octobre dernier, Mathias Castelo voulait profiter de ce triathlon où l’ambiance est réputée comme exceptionnelle et Constant Winckel et Nicetta Laetitia simplement devenir eux aussi des iron(wo)man !!!

Les 3 800 m de natation se font dans un canal avec un aller retour. Les départs se font toutes les 5 minutes au coup de canon.

Les 180 km de vélo qui suivent se font sur deux boucles avec au cumulé 1350m de D+. Des petites bosses à répétition et le célèbre Solarberg digne d’un col d’une étape du tour de France d’un point de vue ambiance.

Le marathon, soient 42km, se fait majoritairement le long du canal et n’est pas si plat que ça puisqu’il y a un peu plus de 200 de D+.

La famille de Constant et Clémentine (madame Castello !) avaient fait le déplacement pour soutenir les troupes 🙂 et ça c’est top !

Les 4 montiliens auront tous franchi la ligne d’arrivée ravis d’avoir partager ce super évènement tous ensemble !

Voici les chronos :

3500 inscrits individuels + 600 relais 550 filles inscrites 2950 hommes

Record du monde rien que ça !!!! : Jan Frodeno 7h35…. no comment !!!!!!

Alexis Sicard : nat 59:56, vélo 5:05, CAP 3:49 ==> 9h59:32, 26ème de sa caté, 284ème scratch

Mathias Castelo : nat 1:01:13, vélo 5:46, CAP 4:02 ==> 10h56:41, 77ème de sa caté, 914ème scratch

Constant Winckel : nat 1:14, vélo 5:33, CAP 4:27 ==> 11h23:26, 87ème de sa caté, 1199ème scratch

Laetitia Nicetta : nat 1:04, vélo 6:12, CAP 5:21 ==> 12:49:40, 33ème de sa caté, 297ème féminine, 2246 scratch

Voici les compte-rendus des triathlètes !

Alexis Sicard : DATEV CHALLENGE ROTH 2016 – Dimanche 17 juillet, 1er objectif de ma saison 2016 avec le Challenge Roth (distance Ironman) en Bavière. Arrivée en Allemagne le mardi soir après 950 km de voiture à Furth soit à environ 40 km de Roth, reco du parcours le mercredi et derniers réglages les jours précédents la course. Une préparation assez bien menée dans l’ensemble grâce à mon coach CB et une réelle envie de bien faire sur ce premier Ironman de la saison. Cette course aura une saveur particulière puisque c’était le 1er Ironman de ma chérie et de Constant, nous étions aussi accompagné de Mathias un autre ami (et mon kiné, merci à lui pour la guérison de mon tendon en avril). L’objectif était de faire une course solide et de confirmer mon SUB 10 à Barcelone en octobre 2015. Départ à 06h35 pour ma part suite au coup de canon, envolée des montgolfières au dessus du canal, sono à bloc, ambiance de dingue ! Rien de très compliqué, un aller retour de 3800m dans le canal de Roth (3870m à ma montre). Je me cale sur une bonne allure de suite, mais au bout de 300m un concurrent m’arrache ma puce. Celle-ci reste accrochée à ma cheville mais cela reste pas top, je mets très peu de battements puis aux alentours de 1000m je sens que ma puce commence à se décrocher, je stoppe de suite ma nage et plonge pour la récupérer in extremis du bout des doigts ! Je me mets sur le côté pour remettre en place ma puce, un canöé se jette d’ailleurs à ma rescousse…Je maintiens une allure régulière tout au long de la natation, je suis malgré tout obligé de stopper une deuxième pour replacer ma puce (le velcro était de très mauvaise qualité), je sors donc de l’eau en 59min et des bananes (une bonne minute de lâchée à cause de cette puce). Transition rapide (enfin je pense), j’ai tout de même failli tomber à deux reprises pendant celle-ci à cause du tournis à la sortie de l’eau (merci d’ailleurs à la bénévole qui m’a récupérer à la volée à deux reprises).

Suite à la reco de mercredi, le vélo s’avère moins roulant que sur le papier. Je me cale aux pulses demandées par le coach en gardant un oeil sur les watts. Les jambes tournent bien mais très rapidement, des maux de ventre font leur apparition au bout de 10km et je ressens des difficultés à manger (douleur à l’estomac). J’ai même par moment un peu froid (eau à 19°C, et l’air à 18°C avec une trifonction trempée…). Le parcours se déroule malgré tout plutô t bien, je prends bien soin de me caler en queue des différents groupes pour respecter du mieux que possible les 12m réglementaires. D’ailleurs environ 20-25 cartons seront distribués devant moi dans le 1er tour. Arrive enfin l’approche du Solarberg avec une première bosse au sommet de laquelle se trouve 3 bonhommes déguisés avec des fouets qu’ils faisaient claquer à notre passage, cela m’a bien fait marrer un court moment, bref arrive le point d’orgue du parcours avec le Solarberg, une ambiance juste inimaginable ! Digne (mieux ?) qu’une étape à l’Alpe d’Huez ! Juste incroyable ! Magique ! Un pur bonheur ! Mes problèmes de ventre vont m’embêter jusqu’aux environs du 130ème km (au moment où le soleil a fait son apparition et que la température ait grimpé). Je termine le vélo en 5h05 avec seulement un peu moins de 2min sur la second boucle et 2W de moins, 215W moyen sur le vélo d’autant que le vent s’est très nettement levé sur le 2ème tour. Transition rapide aussi et c’est parti pour un petit marathon (42km à la montre). Je me cale aux sensations sur les 2-3 premiers kms, je regarde tout de même ma montre à quelques encablures du canal et m’aperçois que mes pulsations sont limites dans XX…l’allure est à environ 12km/h et les jambes vont bien ! Je décide de me caler dans ma zone de confort pour le marathon conformément aux consignes du coach, l’allure baisse immédiatement mais il faut assurer. La partie sur le canal est usante physiquement (vent de face à l’aller) mais surtout psychologiquement. Je maintiens une allure constante et ne subit pas de baisse de régime. Je marche uniquement sur les ravitos pour prendre bien le temps de boire et m’alimenter surtout que la chaleur fait son apparition. Je passe le 1er semi en 1h54min20s. Le deuxième semi se passe comme le premier, pas de coup de moins bien et l’allure reste régulière…mais je ne me sens pas capable d’accélérer sans me mettre en danger. Idem à l’approche des 10 derniers kms, les pulses sont stables, les jambes répondent quand même bien mais je ne suis pas sûr de pouvoir accélérer sans me mettre en difficulté. Aux alentours du 32ème, je regarde ma montre et m’aperçois que je ne serai pas sur mon objectif de 09h45 voir 09h50…Je décide donc de gérer ma course de manière à assurer le SUB 10. J’accélère dans les 4 derniers kms mais les crampes commencent à faire leur apparition, obligé donc de me caler à 11,5km/h. Je franchis la ligne en 09h59min32s à la 284ème place au scratch sur environ 4000 inscrits (2600 finishers) et 25ème de mon groupe d’âge (environ 200 au départ).

Sentiment mitigé à l’arrivée…Je suis tout d’abord déçu car pas dans mon objectif temps mais la petite déception passée, je relativise ma course, une bonne natation en moins d’une heure, un vélo malgré tout solide à près de 36km/h de moyenne, et un marathon en 3h49 (1h54min52s au 2ème semi) et surtout un deuxième SUB 10 pour mon deuxième Ironman et nul doute que cette course va me permettre de progresser. Place maintenant à quelques jours de récup bien mérités avant d’attaquer ma deuxième partie de saison avec Ironman 70.3 Vichy fin août, le Natureman du Verdon début octobre et l’Ironman de Floride début novembre qui sera mon 2ème objectif de la saison. Un grand bravo à mes amis finishers (Mathias et Constant respectivement en 10h56 et 11h23) et très fière de ma chérie qui termine son 1er Ironman en 12h49 !

Constant Winckel :

Challenge Roth, le 17 Juillet 2016 :

NATATION – Km 0 : 7h20, départ Natation. Les 3 Trinougators qui m’accompagnent ont pris de l’avance et sont déjà dans l’eau. Je rentre dans l’eau et j’entends le speaker annoncer qu’un certain Jan FRODENO a (déjà) terminé la nat, 46’… Coup de canon (Oui, le pistolet n’est pas assez drôle pour les Allemands !), c’est parti pour une longue journée de sport ! Objectif faire une bonne natation (à mon niveau, càd moins de 1h16, soit 2’/100m), un vélo correct (environ 5h45) en essayant de gérer pour réaliser un marathon le plus propre possible (environ 4h), total de 11h15.

Km 0,7 : ça bouscule pas mal depuis le départ, tout le monde semble pressé… Au 700m, j’ai l’impression que les personnes devant moi marquent un peu le pas, les bouées ne sont pas tout à fait alignées (où c’est peut être moi qui nage de travers !) il faut donc se frayer un chemin.

Km 1,5 : Demi-tour sous le pont c’est parti pour une ligne droite ……… de 1 900 mètres !

Km 3 : Je suis sur le retour, le pont d’où nous sommes partis est en ligne de mire. Je lève la tête pour m’orienter, la voie est libre « rien devant », GO, je peux allonger un peu sans devoir m’orienter trop fréquemment. Et PPPAAAAAAFFFFF erreur, un bon coup de talon dans la lunette gauche me remet les idées en place. Je n’avais pas vu qu’une concurrente féminine était en brasse devant moi. Petite frayeur, je pensais que ma lunette gauche était cassée (800 mètres sans les lunettes…) tout va bien on y retourne ! Passage sous le pont, les berges sont toujours aussi fournies en spectateurs.

Km 3,8 : OUFFFFF, c’est terminé, sortie de l’eau, la partie qui devait être la plus délicate pour moi est terminée. Merci aux bénévoles !


T1 : On récupère en vitesse le sac rouge et direction la tente de transition. Beaucoup de concurrents se préparent, je m’avance vers le fond de la tente où une bénévole me fait signe et m’indique une place libre. Là c’est le top, je n’ai même pas le temps d’enlever ma combinaison que mes affaires sont déjà étalées sur la table à mes côtés, je n’ai plus qu’à me servir. Chaussettes, lunettes, quelques gels à glisser dans la tri-fonctions et GO. Parc à vélo > deuxième à gauche puis à la poubelle à gauche ! Oui, plus de 4000 vélos dans le parc il était nécessaire de se repérer avant la course.


VELO – Km 0 : Sortie du parc à vélo, on enfile les chaussures et GO, nos supporters sont là dès le kilomètre 0. Le premier tour se passe globalement bien les kilomètres défilent facilement, les sensations sont bonnes et le compteur affiche une belle moyenne.

Km 70 : Le fameux Solar Berg approche, c’est tout simplement un truc de dingue ! Des rangées de spectateurs de chaque côtés de la route, digne d’une étape du Tour de France.

Km 78 : Après le premier passage du Solar Berg, la voiture ouvreuse me double suivi par la fusée Frodeno, wouah, je suis sur une partie roulante à 30/35km/h, j’ai l’impression de voir passer une moto. Rien ne dépasse sur le vélo.

Km 84 : Retour au niveau du départ pour le second tour, nos supporters sont toujours là, que ça fait du bien de voir des têtes connues sur le bord de la route. Le vent se lève.

Km 120 : ça devient long, la position chrono devient compliquée à tenir les cervicales sont douloureuses. Le vent est toujours présent et nous traversons des zones peu abritées.

Km 145 : Enfin un Trinougator ou plutôt une Trinougatrice, avant un petit coup de cul je reviens sur Laetitia, on échange quelques mots et encouragements ; ça continue. Les jambes commencent à être lourdes, les cervicales et le bas du dos sont toujours aussi douloureux.


T2 : Descente du vélo, un bénévole me récupère mon destrier ! Je file vers les sacs, récupère mon sac bleu et direction la tente. Une nouvelle fois les bénévoles nous attendent pour nous aider et nous glisser quelques mots d’encouragements. Pause technique et je me lance pour une balade à pieds !


MARATHON – Km 0 : Début de la course à pieds : les jambes vont-elles bien vouloir se mettre en route rapidement ? Pas de difficulté particulière j’arrive à adopter une foulée correcte assez rapidement.

Km 5 : Après un passage par la fôret et une belle bosse, je me retrouve le long du canal qui va nous accompagner plus de 30 kilomètres. Je me place derrière une nana qui avance à un bon rythme, je décide de me caler à son allure (les nanas sont plus régulières que les mecs).

Km 10 : Les kilomètres et ravitos s’enchainent, le rythme me parait un peu trop lent, je décide d’accélérer, grossière erreur que je vais payer cash quelques temps plus tard…

km 17 : Les choses commencent à se compliquer la remise en route après avoir marché quelques mètres sur le ravito est douloureuse. Je prends un gros coup au moral.

km 21 : Je passe en 2h02 et Explosion… La fin de la course s’annonce compliquée. J’ai la sensation d’être vidé, je ravitaille mais je ne retrouve pas vraiment d’énergie et je suis toujours KO moralement.

km 30 : J’essaie de retrouver un peu de fraicheur en prenant un gel, mais non, il ne passe pas, arrêt imposé…

Km 38 : C’est toujours aussi compliqué, je n’y suis vraiment plus. J’aperçois mon petit frère sur le bord de la route qui parcourt quelques mètres avec moi, il me parle et m’encourage ça fait un bien fou.

Arrivée : Le stade d’arrivée est en vue, musique, spectateurs, speaker, un petit tour et j’en termine avec le Marathon en 4h27 après avoir pris un bel éclat dans le second semi (+25’).

Temps total : 11h23


Voici le résumé de ma course mais je n’ai absolument rien fait d’exceptionnel, par contre, d’autres personnes ont fait des choses remarquables :

> En commençant par mes compagnons du jour,

- Laetitia, chapeau bas, superbe course maitrisée,
- Alexis, deuxième sub 10, Bravo,

- Mathias, malgré une prépa compliquée le mental a pris le relais, Félicitations !

> Toutes les personnes qui m’ont glissé un message d’encouragement ou de félicitation, avant et après la course (par texto, mail, Facebook, au bord du bassin…)

> Les bénévoles et supporters sur le parcours, l’ambiance était top !

> Nos supporters du jours, mes parents, mon frère et ma soeur ont fait 1600 kms pour venir nous encourager, Clémentine était également présente pour nous pousser, MERCI !

Le challenge Roth 2016 a été une belle et longue aventure, pas tous les jours facile mais en groupe avec les copains ça devient plus simple ! Pour un triathlète, c’est une course à mettre à son « palmarès », une très belle première expérience sur un triathlon longue distance dont j’en tire un bon nombre d’enseignements que je compte bien mettre en application pour les prochains défis.

Prochain Challenge ? « Triathlon » : Recherche d’Appart / Déménagement / Nouveau job ; avant de fixer de nouveaux objectifs sportifs pour les années à venir.

Nicetta Laetitia :

ROTH…. On y est en ce 17 juillet 2016 !! Retour quelques mois en arrière….

28 aout 2015, le 70.3 de Vichy, premier half… ça passe et c’est juste super ! Petit à petit l’idée commence à me traverser l’esprit de franchir encore un cap. Mon homme est inscrit à Roth, le parcours me correspond plutôt pas trop mal à priori, l’ambiance semble y être exceptionnelle…. Mais est-ce que je ne serais pas un peu trop gourmande et ambitieuse pour cette troisième saison de tri ?!?! J’en parle à très peu de personnes autour de moi qui me disent de le faire si j’en ai envie… ben j’en ai envie !! Aller go on ne réfléchit plus quand l’occasion se présente de s’inscrire et en plus au passage on enrôle Constant et Mathias dans l’aventure !!

Janvier on reprend l’entrainement et on ne fait pas n’importe quoi. Je suis les conseils de mon chéri puisque jusqu’à maintenant ses entrainements ont plutôt été payants. Evidemment les allures, les volumes ne sont pas forcément les mêmes que lui ! On s’applique à faire de la technique dans les trois disciplines, travailler le foncier et petit à petit on intensifie mais on y prend plaisir. Les premières courses arrivent et il n’y en aura pas beaucoup cette année avant le jour J : Chattes en équipe avec les copains pour le plaisir avec une chute de Constant, le M de Cannes avec deux chutes pour ma part et une ligne franchie qui aura laissé quelques traces finalement plus psychologiques que physiques, le M de Tricastin parce que cette course est juste superbe et enfin le L de Salagou très rude à 5 semaines de Roth. Le temps a défilé à toute allure !

Mardi J-5 :direction l’Allemagne. La route est longue mais on s’en sort plutôt pas mal par rapport aux Castello qui ont fait la route 2 jours après !

Mercredi J-4 : reco du parcours vélo. On rencontre Tolga, un Suisse qui propose de nous accompagner, nous faisons donc la route à 4. Le parcours nous semble assez roulant même si les coups de c** répétitifs sont bien cassants.

Jeudi J-3 : petite natation en bassin extérieur de 50m après la pluie. Il ne fait pas chaud mais les piscines en acier c’est top. Arrivés des copains après des heures pénibles dans les bouchons allemands :/

Vendredi J-2 : on rentre dans le vif du sujet… on récupère nos dossards, on navigue dans les stands de l’immense village départ et on réalise qu’il va bientôt falloir franchir cette belle ligne d’arrivée !

Samedi J-1 : les sacs, les vélos sont prêts et direction le parc. Il y a du monde, beaucoup de monde !!! On découvre les entrées, sorties du parc, aires de transition… l’envie, l’excitation, le stress commencent à monter mais pas le doute et ça c’est positif. Dernier plat de riz (et ça aussi c’est positif !!!), un massage de notre super supportrice Clémentine et dodo ! Une bonne nuit plutôt paisible étonnamment !

Dimanche JOUR J …. 4h, debout. Nous y sommes !!!!! Il y a du monde, encore plus de monde ! Dernières vérif, pose des sacs vélo et after race, on met la combi et Alexis et moi nous avançons assez rapidement vers le départ. Piou je ne saurais dire quel sentiment prend le dessus. Alexis est parti à 6h35, deuxième coup de canon, mon cœur palpite et le stress pour lui prend le dessus !!

Très rapidement je dois à mon tour m’avancer dans le sas de départ. Il y a du monde… beaucoup de monde sur la rive opposée au pied des montgolfières, sur le pont au dessus, à la sortie de la nat’, c’est dingue ! Allez je me jette à l’eau comme on dit et à 6h55 le coup de canon est pour moi (c’est surprenant !). Je pars devant dans ma vague. Un groupe de quelques nageuses se détachent et je me retrouve rapidement seule, comme d’hab j’ai un petit moment de questionnement : ils sont où les gros poissons que je préfèrerais ne pas voir dans cette eau plutôt limpide ?!?! Rapidement je rattrape des filles parties dans la vague précédente 5min avant, puis un peu avant le demi tour, des bonnets verts. C’est motivant mais je sais qu’il faut en profiter parce que dans les deux étapes suivantes bon nombre d’entre eux vont me rattraper ! Je ne me stresse pas, j’ai mon rythme et je n’ai pas l’impression de taper dedans. Au pont, 1500m demi-tour, retour vers le départ puis les 700 derniers mètres. C’était long mais finalement je ne m’ennuie pas, je pense déjà à la suite ! Des bénévoles nous aident à sortir de l’eau, je récupère mon sac et là quel bonheur… une personne pour chaque coureur ! Ils nous sortent nos affaires du sac, nous les tendent. Alors sur le papier ça n’a rien d’exceptionnel mais en sortant de l’eau avec la tête qui tourne c’est agréable !

La première transition se passe bien, je ne me presse pas. Je souffle un coup, trottine pour récupérer le vélo et c’est parti pour 180 km ! Dans ma tête, les étapes sont claires. On se concentre d’abord sur la première boucle d’un peu plus de 80km. Je mange dès la sortie du parc, je récupère sur les premiers km roulants et assez rapidement les premières petites bosses arrivent. Elles me paraissent déjà plus rudes qu’à la reco. La nat’ laisse quelques traces quand même ! Dans les villages il y a des sonos, des odeurs de saucisses et toujours du monde !!! Et il y a le Solar…. Ou un sommet du tour de France ?!?! On ne sait pas trop ! Ce n’est qu’une toute petite bosse mais c’est de la folie ! A la queue leu leu, du bruit, du monde, des encouragements. Moi ça m’a fait monter le cardio tout ça !! En plus le hasard fait bien les choses : au pied du Solar qui vois-je me passer devant… Mathias ! Nous avons donc fait cette ascension sensationnelle dans les roues l’un de l’autre ☺ Mais les autres bosses ne déméritent pas, les allemands sont présents partout ! Retour sur le pont du départ et c’est reparti pour un tour. Le chrono est correct jusque là, entre 28,7 et 29 km/h de moyenne sur les 3 premières heures. Un léger vent s’est levé et certaines portions deviennent moins roulantes mais dans l’ensemble je parviens à garder mon rythme. Au 130ème, ça devient un peu long, au 150ème, ça devient un peu difficile ! Constant me reprend au 145ème et il a l’air bien. La position CLM commence à être compliquée et les jambes sont un peu lourdes. Les barres commencent à avoir du mal à passer mais je me force à manger et à boire régulièrement. Rebelotte, le Solar, le pont et derniers toboggans jusqu’à Roth. 180 km c’est fait !

La deuxième transition se fait moins facilement. Il faut mettre les bas, les chaussettes, les baskets, souffler un coup et surtout faire pipi !!!!! J’avoue je traine un peu ! Mais il va falloir y aller quand même ! Nos supers supporters sont là et ça fait du bien !

On y est, la partie tant redoutée ! On m’a plusieurs fois demandé « mais comment tu vas faire sur le marathon ? » … « Ben comme tout le monde ! Je vais essayer de courir ! » Et c’est ce que je vais faire ! Doucement mais surement comme on dit ! 2ème km ….ça monte… oh merde !!!! Je savais que les 42km ne seraient pas plats (plus de 200de D+) mais je m’attendais à des faux plats presque invisibles !! La consigne de mon chéri est claire : « tu cours entre chaque ravito et tu marches en buvant et mangeant à TOUS les ravitos »… ok ok ok !!! Je croise la première féminine dans les 4 premiers km !! J’arrive au début du canal. Il y a beaucoup de coureurs qui se croisent. C’est parti pour les longues lignes droites. J’ai besoin de repères donc je me retourne au premier panneau rencontré dans le sens opposé… « Bon j’en suis à 6km et je reviendrai ici au 19ème » …aie aie ca va être long !!! Concentrée… ca pique très rapidement dans les jambes mais je vois beaucoup de monde déjà en train de marcher, c’est rassurant tout le monde est dans le dur ! Un peu avant le premier village où il y aura le demi-tour je croise Mathias qui a un bon rythme et 500m plus loin Constant. Cool tout le monde est dans le rythme ☺. Mon chéri doit déjà être dans la dernière partie de son marathon ! Je finis par arriver à ce fameux panneau « 19km » et je cours toujours ☺ Bon deuxième partie du canal… « je suis au 21ème et quand je reviendrai ici j’en serai au 36ème » !!! Aie aie ca va être trèsssss long !!!! Petite faiblesse au 29ème, je m’autorise une petite marche rapide du 29,5 au 30ème jusqu’à la forêt. Et on repart sur le même rythme. Et ça a tenu comme ça jusqu’au 40ème, entre 7,5 et 8,5 km/h en courant et en marchant aux ravitos. Les deux derniers km sont longs, on est revenu dans Roth mais on tournicote toujours !! Je ne lâche rien, j’ai même un petit regain d’énergie, le cœur qui bat… J’y suis presque !!! Mon homme et les copains m’attendent. La musique, les applaudissements, le tapis rouge, l’arche…. Et mon chéri avec mon Loulou aussi heureux que moi …. J’y suis (les crampes aussi sont là !!!)… trop heureuse !!! Je l’ai fait … i’m an IRONWOMAN !!!! (ou chalenge woman si vous voulez !!). Envie de pleurer en voyant mon homme aussi ému que moi. Fière d’avoir accompli ce défi personnel, fière pour moi et pour mon homme qui a cru en moi sans douter une seconde que j’y arriverais. J’espérais au mieux approcher les 13h, alors 12h49 ce n’est que du bonus !!!

La ligne est franchie et la réalité reprend le dessus… ça fait mal !!!!!! J’ai du mal à mettre une jambe devant l’autre ! La médaille, le tee-shirt, le verre de bière … j’essais de manger mais c’est difficile alors on rejoint les copains. Tout le monde est là plus ou moins sur ses deux jambes ! On est 4 champions ☺ !!!! Trop contente pour nous tous, trop fière de mon chéri pour son deuxième sub 10, ravie pour Mathias qui s’en est sacrément bien sorti, et bravo à Constant pour ce premier iron bien mené ☺ Comme quoi, avec de la volonté et du sérieux on peut toutes y arriver. Je suis madame tout le monde, qui n’a commencé le tri il n’y a que 3ans, qui n’était ni nageuse, ni cycliste, ni runneuse mais qui a pris goût au triple effort. Alors mesdames les trinougatrices… que l’objectif soit du M, du L ou du XL à vous de jouer !!!!

Mathias Castelo :

Premier compte rendu pour ma part, c’est un exercice assez difficile ! Par où commencer ??? Peut être au mois de Novembre 2015 quand Laeti me dit « Tu cherches un objectif pour 2016 ?! Ca tombe bien Alexis a réussi à avoir 4 droits d’inscription pour Roth en Juillet… ». Après quelques hésitations et pas mal de recherches sur internet, je me laisse séduire par l’évènement et je m’inscris.

Janvier, début de la prépa. Je me fais mon petit programme que je tiens plutôt bien dans l’ensemble. Arrive Mars avec la première compétition : La Corima, cyclosportive durant laquelle je me sens en forme comme jamais, ça fait plaisir et ça montre que les efforts de l’hiver payent !

Et puis on passe au mois d’Avril avec une date importante : le 21 avril, date où nous signons avec Clémentine l’acte d’achat de notre maison…. Et là tout a dérapé ! 😊

D’autres projets prennent le dessus (+++travaux) et le sport commence à passer en second, puis troisième puis…dernier plan ! Le mois de Mai est une vraie page vierge niveau entrainement et même niveau compétition (j’avais prévu le M de Tricastin, mais pas le temps ; Puis le Ventouxman… mais cette fois le temps n’était pas avec nous !).

Bref je reprend gentiment l’entrainement début Juin sans parvenir à dépasser les 5h hebdomadaires jusqu’au 17 Juillet. Voilà le tableau… autant dire que j’arrive assez peu confiant à Roth avec 0 entrainement natation depuis Mars, 2000km vélo (en grande majorité faits avant Avril), et pas lourd en CAP. J’ai même voulu annuler mon inscription, mais ils ne remboursaient pas après le 30 Avril… et je me voyais mal laisser filer le prix conséquent de l’inscription dans le vent ! Du coup le maître mot pour moi au jour du départ c’était : PLAISIR ! Profiter de cet évènement qui est de loin la plus grande organisation que j’avais jamais vu !

Nous voilà donc au matin du 17 Juillet, comme l’on dit mes amis de galère l’ambiance est dingue !

Je pars à 7h15 en Nat. Seule discipline où je suis très serein. Je pars tranquille. Je me fais plaisir, je remonte des dizaines et des dizaines de participants et j’en profite parce que je sais qu’à vélo ce sera une autre histoire ! Je sors en 1h01 prêt à attaquer le vélo sans m’être entamé : premier objectif atteint !

Transition assez rapide, puis j’attaque le vélo. Je cherche ma petite femme dans la foule, mais on se rate… un peu déçu. Puis c’est le début de looooongues lignes droites bien vallonnées. Je suis heureux de retrouver Laeti au pied du Solar Berg. L’ambiance est toujours folle ! Puis ça continue. On repart sur un deuxième tour. La répétition c’est pas mon fort et la lassitude arrive vite vers les 110km. Puis là le temps tourne un peu, le vent se lève, je suis un peu ballonné parce que j’ai mangé un peu trop sur le premier tour, je ne sais pas trop dans quelle position me mettre tellement j’ai les cervicales qui tirent… Bref j’ai hâte de poser ce foutu vélo et commencer à courir ! J’arrive à Roth pour la fin du parcours vélo (5h46 de vélo) et vois enfin Clémentine ! Je me change vite et pars la retrouver pour lui dire que tout va bien tout en avalant deux ou trois pates de fruit.

Et puis c’est parti pour la CAP. Au début je suis en pleine forme et très heureux d’attaquer la dernière épreuve. Je prends du plaisir à courir, à voir les premiers hommes/femmes passer en face à des allures complètement inhumaines, à être à l’ombre d’une belle forêt de sapins… et d’un coup en regardant ma montre je vois que si je tourne ce marathon en moins de 4h08 je peux espérer faire moins de 11h ! Truc de fou !!! Calcul rapide, je me cale donc à 10,5km/h et je me dis que je tente le tout pour le tout et si ça passe tant mieux ! Les km défilent, je croise Alexis qui a l’air de courir à une très bonne allure ! Puis je croise Laeti (sans avoir vu Constant, car il était pas loin derrière) qui a l’air bien aussi !

Le long du canal c’est sympa, mais c’est vrai qu’au bout d’un moment c’est un peu long aussi ! Je passe le semi en 2h pile et je me dis que c’est toujours jouable !

Je croise enfin Constant sur un demi tour vers le km 28. Il sort d’un ravito et je n’arrive pas trop à évaluer comment il va. Puis retour sur le canal et là ça devient très dur. Gros coup de mou entre le km 34 et 38, mais je garde mon allure.

Arrivée dans Roth, ça tourne, ça vire dans tous les sens, ils nous font faire plein de détours dans la ville et je retrouve Clémentine qui court un peu avec moi mais je n’ose pas lui dire de passer l’arche d’arrivée avec moi de peur de me faire disqualifier. Je rentre dans le stade, je savoure l’instant et je passe l’arche d’arrivée : 10h56 ! J’ai tenu !!!

Après l’arrivée c’est une tout autre histoire : difficultés à manger, à marcher. Je retrouve Clem et Alexis. On se félicite puis je m’allonge un bon moment pour récupérer.

Voilà, c’est fait ! Merci à Alexis, Laeti et Constant de m’avoir soutenu aux moments où je galérais à m’entrainer, de m’avoir proposé des dizaines de fois de venir m’entrainer avec eux et après coup de m’avoir permis de découvrir cette belle épreuve.

Un grand merci à ma femme qui a supporté tous ces moments ou je lui ai dis « non pas ce matin je vais rouler/courir ». Merci de m’avoir accompagné jusqu’en Allemagne, d’avoir attendu en stressant tout ce 17 Juillet, de m’avoir encouragé, et d’être fière de moi, même si au fond tu en as marre de me suivre dans mes délires ! Cette fois c’est promis, les IM je stoppe pour au moins 10ans et je raccroche le tri pour quelques temps.

Plus généralement, merci à tous ceux qui font que le club est ce qu’il est aujourd’hui (je ne cite pas car j’en oublierai, mais vous vous reconnaitrez). Je suis toujours admiratif du dévouement de certains au club ! Pour ma part je quitte le club pour quelques temps, mais c’est pour mieux revenir quand j’aurais plus de temps ! A bientôt et bon vent !