Présentation

L’intégration de notre 1ère paratriathlète remonte à 2014. Elle pratiquait déjà la natation mais ni le vélo ni la course à pied. Nous avons dû lui apprendre l’équilibre et la coordination en vélo et cap, puis le passage des vitesses en vélo et enfin le travail d’intensité. Après quelques séances d’apprentissage avec l’aide de coachs triathlon (mais non spécialisés sur le handicap), elle s’est intégrée avec les valides comme en natation (en respectant les groupes de niveau).

En 2015 nous avons passé une convention avec le club handisport de Montélimar pour dans un 1er temps accueillir leurs adhérents sur nos séances natation. Très vite ils ont souhaité pratiquer les 3 disciplines avec l’objectif de faire le triathlon de Montélimar en Avril. Objectif réalisé pour 4 d’entre eux (paraplégique, tétraplégique incomplet, mal marchant, amputé). Et c’est tout naturellement qu’ils ont intégré le club la saison suivante, séduits par la discipline et l’ambiance du club grâce à l’intégration dans les séances valides.

Puis tout s’est accéléré, car le bouche à oreille a fonctionné et de plus le club a mis en place différentes actions de promotion :  «Dans la peau d’un paratri  » «  Journée découverte autistes » « Conférences dans les centres de rééducation et foyers de vie» « Partenariat avec l’association Trisomie 21 » « 1er stage national paratriathlon ouverts aux amateurs et non licenciés en situation de handicap».

Aujourd’hui nous avons donc 12 paratriathlètes  qui participent aux activités du club avec les valides (avec respect des groupes de niveau). Nous nous réjouissons de ne pas avoir créé une section handisport indépendante, car nous nous enrichissons chaque jour de ces échanges. Au-delà de la pratique sportive, il s’est tissé des liens humains indéfectibles entre adhérents (les valides sont admiratifs des progrès des paratris, ils relativisent davantage et sont plus humbles- Les paratris se fixent parfois les mêmes objectifs que les valides et progressent beaucoup plus vite, leur socialisation est facilitée, ils sont épanouis aux dires de leur famille).

Contrairement aux impressions, les différents types de handicap (physique ou intellectuel) ne sont pas si difficiles à gérer. D’ailleurs nous n’avons aucun éducateur formé sur le handicap. C’est simplement du bon sens, de l’écoute, et un peu d’empathie. Au début on a peur de ne pas savoir faire (déplacer un paraplégique de son fauteuil de ville sur un handbike, aider à mettre une lame de course à pied, guider un non voyant en natation et course à pied, piloter un tandem, donner des consignes claires pour les handicaps intellectuels ou les sourds). Mais à chaque fois ce sont eux qui vous donnent les directives et les gestes à ne pas faire.

Mais notre engagement paratriathlon va au-delà de l’accueil et de l’entrainement des paratriathlètes. Pour pratiquer le paratriathlon il faut souvent un matériel spécifique couteux (handbike 5000 à 6000 € idem pour un fauteuil d’athlé, idem pour un tandem, 10 000€ pour une lame de course à pied, adaptation des vélos, fabrication d’un déambulateur de course, home trainer spécifiques, combinaisons de natation). Sans compter la participation aux épreuves (inscriptions, hébergement, nourriture, frais de déplacement) car les épreuves accessibles ne sont pas nombreuses en France d’où des kilomètres. Nous souhaitons donc également accompagner financièrement nos paratriathlètes pour leur permettre de réaliser leurs rêves. Et c’est grâce à des aides comme celles des collectivités (région, département, agglo, ville) des clubs services (Rotary, Lions) et des fondations, que nous pouvons les soutenir.

Grâce à notre expérience et nos 5 années de recul, et avec l’aide de nos paratriathlètes nous avons élaboré des fiches bonnes pratiques sur différents sujets (Comment accueillir, conseils matériels, entrainements, compétitions, comment obtenir des aides financières….) et nous portons la bonne parole auprès de tous les clubs de triathlon et autres clubs sportifs, car chaque association a un devoir de contribuer à l’intégration des personnes en situation de handicap.

Désormais la devise du club est la suivante : « Sans ses paratriathlètes, le Montélimar Triathlon serait handicapé !!!